du Vallon de L'Oriol

du Vallon de L'Oriol Cocker Spaniel Anglais

Cocker Spaniel Anglais

Réflexions personnelles sur le Cocker d'aujourd'hui

Pourquoi cette page ? 

Tout simplement parce que j’ai ressenti le besoin de faire une rétrospective de mon élevage. La première portée née sous l’affixe « du Vallon de l’Oriol » a vu le jour le 05/10/1979.

Un bail me direz-vous mais jusqu’à une certaine époque je n’ai pas vu passer le temps tellement j’étais à fond dans mes activités avec les chiens. 

Malgré ces longues années très peu de portées ont vu le jour, (en moyenne 1 portée tous les 3 ans). 

Toutes mes chiennes n’ont fait qu’une à deux portées dans leur vie et certaines n’ont jamais reproduit. Un choix de ma part afin de placer au mieux les chiots et de pouvoir en garder une majorité « sous la main » afin de les suivre durant toute leur vie. J’ai pu ainsi aider un maximum à faire la carrière de quelques-uns pour mon plus grand bonheur et celui de leurs propriétaires.

J’ai toujours pensé qu’il n’était pas nécessaire de faire naître des centaines de chiots pour faire une sélection sérieuse contrairement à ce que m’ont soutenu bien des éleveurs très gros producteurs.

Pour moi le principal était de produire des chiens en bonne santé, équilibrés en morphologie, en caractère et possédant également des capacités de chasse. 

Mais malheureusement à l’heure actuelle beaucoup d’éleveurs ont perdu cette optique d’équilibre en produisant des chiens soit uniquement axés sur les concours de chasse soit uniquement axés sur les shows de beauté. 

A cause de ça on voit se multiplier le nombre de cockers de travail ("working cockers" que je préfèrerais nommer "Working Dogs", désolée mais c’est plus approprié pour moi qui ne voit plus du tout un cocker dans ces chiens, sympas au demeurant). Ce sont certes des chiens malléables et rapides mais ils ont perdu l’essentiel : leur « âme cocker » et pour cause! Le jour où les test de parenté seront au point pour nos cockers on aura sûrement des surprises avec ces chiens là!

Pour chasser sur des territoires de moins en moins giboyeux et très « sales » il faut des chiens capables d’avoir une intelligence de chasse, un esprit d’initiative et un grand courage à la ronce en plus des qualités de nez et d’entreprise. Il leur faut aussi un grand mental pour pouvoir chasser toute une journée sans se décourager du fait de la raréfaction du gibier.


Un tel chien a forcément du caractère car on lui impose aussi un paradoxe dans le dressage : bourrer « au cul » et rester le plus sage possible afin de ne pas gêner le tir.

Le cocker est un chien qui chasse en harmonie avec son maître et pour faire plaisir à celui-ci et cela demande une réelle complicité. 
Un cocker se mérite !

Quant aux cockers de shows, je suis souvent très triste en voyant ce que beaucoup ont fait de nos cockers. Des chiens lourds voire « viandeux », présentés souvent bien gras, avec du poil en excès cultivé « avec amour », des chiens mis en statique en sur-extension (ce qui n’a plus rien à voir avec la véritable morphologie du cocker) et que l’on fait marcher pendus par le cou au point que souvent les pattes avant n’ont presque plus le contact au sol… Tout cela parce que ces chiens là n’ont aucune ligne de dos et les soulever à l’avant donnent l’illusion d’un dos tendu et fait en montant. La majorité de ces cockers ne sont plus capables de chasser et ont perdu leur tempérament et le "grouillant".

Des chiens qui bien sûr donnent matière à critiques à ceux qui encensent les Working "cockers". 


Aujourd’hui quand je regarde en arrière je suis sereine, en accord avec moi-même, je peux même être fière du chemin parcouru. Je n'ai jamais vendu mon âme au "diable" et tous les résultats obtenus l'ont été par les seules qualités de mes chiens. 

J’ai toujours gardé ma ligne de conduite : « le Beau et le Bon » ou le Bon et le Beau » car c’est indissociable. Quand on choisit d’élever une race soumise au travail et qui nous a séduite par son aspect, on n’a pas le droit de vouloir changer un standard établi par des générations de personnes compétentes qui se sont penchées avec sérieux sur les critères à retenir et à fixer. 

Améliorer ne veut pas dire changer en fonction de ses propres idées, envies ou lubies .

C’est aux éleveurs à travailler pour continuer à produire des cockers équilibrés, à se mettre au service de la race qu’ils ont à priori suffisamment aimé pour vouloir l’élever. Certes il n’est pas possible pour tous de faire chasser les chiens de son élevage soit par manque de temps, de moyens ou simplement par conviction mais cela ne doit pas empêcher de rechercher et garder un tempérament « chasseur » aux chiens produits .

Ces éleveurs puristes ont existé et ont contribué dans le bon sens à l’histoire du Cocker mais malheureusement il n’en reste plus guère car sans aide, soutien et reconnaissance, ils ont fini par se lasser, fatigués de se battre contre des moulins à vent… 

Personnellement je suis restée très longtemps en retrait loin de ce monde canin qui m’avait tant déçu. Mais mon amour pour le cocker est resté intact et quoiqu’il arrive je continuerais à élever des chiens complets et tant pis s’ils ne correspondent plus au goût du jour ! Tant pis si on les trouve pas assez rapides en Fields Trial ou le supersonique a les faveurs. Au moins ils sont des auxiliaires de chasse extras, persévérants, passionnés et intelligents et leur morphologie ne font pas poser des questions quant à leur appartenance ! 

Et tant pis si je ne gagne plus de Championnats (pour ce que ça apporte, lol !) Mais au moins je ne regretterais rien et je continuerais à vivre en harmonie avec mes Cockers !